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Mammouth

La fête sans amphète

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"Je n’avais pas l’impression de marcher, mais de me déplacer au sein de mon aura personnelle, une aura mystique. Comme si j’étais morte, et que je traversais le paradis."

Irvine Welsh , Ecstasy, trois contes d’amour chimiques.


Faire la fête deux, trois jours de suite, sans voir le temps passer, sans se souvenir, est-ce que c’est vraiment faire la fête ?

Je suis allée à la rencontre de Manu et Tom. Potes depuis neuf ans, ils ont « fait la fête » comme ça pendant trois ans. Ce qui leur plaisait c’était cette impression d’avoir les sens décuplés, d’aimer tout le monde, et puis cette énergie incroyable. Quasi tous les week-end, ecstasy, MDMA en cristaux ou même coke les accompagnaient dans leur sorties. « C’est un peu comme prendre un train à grand-vitesse de ta soirée » m’explique Tom, « même si après, tes souvenirs, c’est plutôt des flashs. Tu n’as plus que les photos au lieu de la vidéo ». « La soirée la plus banale se transforme en soirée extra, même si c’est complètement artificiel », ajoute Manu.

Et puis un jour, un déclic. Cette impression d’en avoir fait le tour... Les descentes aussi, pas toujours faciles à gérer. Et ils ont arrêté. Ou quasi-arrêté. En tout cas ils sont redevenus maîtres de leurs soirées et contrôlent leur envie de s’échapper, même si ce n’est pas toujours évident.


"L’ecstasy fait payer très cher ses quelques minutes de joie chimique. Il donne accès à un monde meilleur, une société où tout le monde se tiendrait par la main, où l’on ne serait plus seul (…). Il vous laisse entrevoir tout ça, et puis tout d’un coup, sans prévenir, vous claque la porte au nez."

Frédéric Beigbeder, Nouvelles sous ecstasy.


Un podcast d'Anne-Isabelle Justens

Musique : Synthwave Vibe par Meydän

Photo : Jonas X (nom d'emprunt) CC BY NC ND

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