Adalbert Stifter, L'HOMME SANS POSTEÌRITĂ (Extraits)
â « Un adolescent rend visite Ă son oncle qui vit cloĂźtrĂ© sur une Ăźle entourĂ©e de montagnes. Le vieux cĂ©libataire, en cet Ă©trange domaine, parle peu, nâa rien de commode et porte pourtant en lui les forces et les failles de toute une existence. Ă la fin du sĂ©jour, et sans que rien entre eux ne soit clairement formulĂ©, le vieil homme aura lĂ©guĂ© au garçon son bien le plus prĂ©cieux⊠»
« Nietzsche Ă©crit dans Le Voyageur et son ombre : « Si lâon excepte les Ă©crits de Goethe [âŠ] : que reste-t-il de la littĂ©rature en prose allemande qui mĂ©rite dâĂȘtre relu et relu encore ? Les Aphorismes de Lichtenberg, le premier tome de lâAutobiographie de Jung-Stilling, LâĂtĂ© de la Saint-Martin dâAdalbert Stifter et Les Gens de Seldwyla de Gottfried Keller, câest tout pour lâinstant. »
[âŠ] Ă premiĂšre vue, rien ne semble Ă©merger de cette Ćuvre volontairement banale, parfois humble jusquâĂ la trivialitĂ©, mais que soulĂšve pourtant une Ă©motion Ă laquelle il nâest pas facile de rĂ©sister : cette sorte de tristesse ample et forte qui baigne ici toute rĂ©alitĂ©. [âŠ] trĂšs vite le lecteur se retrouve captivĂ© par une prose Ă©trangement simple, comme « en retrait dâelle-mĂȘme » Ă force de retenue. Cette prose dâailleurs est Ă ce point « coulante » que la langue bientĂŽt disparaĂźt, laissant toute la place aux paysages, aux atmosphĂšres, aux gestes, aux personnages.
[âŠ] »
« Adalbert Stifter (1805-1868) « est fils de paysans, donc dâorigine essentiellement populaire, comme tant dâĂ©crivains de langue allemande dâhier et dâaujourdâhui [âŠ]. En 1868, Ă soixante ans passĂ©s, atteint dâun cancer incurable, il choisit de se donner lui-mĂȘme la mort.
Une vie sans histoire, donc, mais point heureuse pour autant, en dĂ©pit du succĂšs que lâĆuvre remporta presque immĂ©diatement dans toute lâAllemagne [âŠ]. [âŠ] lâangoisse et lâagitation intĂ©rieure ne quittĂšrent jamais Stifter. [âŠ] »
Dans lâHomme sans postĂ©ritĂ© (1844), « tout sâunit [âŠ] en une sorte de cercle immense oĂč rien ne se joint mais oĂč tout se retrouve. La fin du rĂ©cit ferme la boucle, Ă lâaplomb exact du point qui en avait marquĂ© le commencement. Deux ĂȘtres se joignent Ă la place de deux autres qui ne se joindront jamais ; les autres deviennent ce que les uns ne furent pas. Par-delĂ le « mythe » dans la rĂ©alitĂ© toute simple on voit, dans la nostalgie de lâirrĂ©versible, tout Ă coup se fermer et sâouvrir le cercle de lâ« Ă©ternel retour ». (Georges-Arthur Goldschmidt)
0:00 - 1er extrait
1:12 - 2e extrait
2:03 - 3e extrait
3:18 - Générique
đ” Bande sonore originale : Sergey Cheremisinov - Northern Lullaby
âȘ Northern Lullaby by Sergey Cheremisinov is licensed under an Attribution-NonCommercial License.
đ Site :
âȘ https://www.freemusicarchive.org/music/Sergey_Cheremisinov/The_Healing/Northern_Lullaby